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La maîtrise des nœuds autobloquants : votre assurance vie verticale

Les nœuds autobloquants sont des éléments fondamentaux de la sécurité en montagne, que ce soit en escalade, en alpinisme, en spéléologie ou même en travaux acrobatiques. Bien plus que de simples entrelacements de corde, ils agissent comme des mécanismes de friction intelligents, capables de bloquer automatiquement la descente ou la remontée sur une corde lorsque l’utilisateur relâche la tension. Leur compréhension et leur bonne exécution sont cruciales pour tout pratiquant d’activités verticales. Ils représentent une couche de sécurité vitale, offrant l’assurance d’un arrêt immédiat en cas de lâcher de corde involontaire.


Que sont les nœuds autobloquants et comment fonctionnent-t-ils ?

Un nœud autobloquant est réalisé à l’aide d’une cordelette (souvent appelée « ficelou ») ou d’un anneau de sangle, d’un diamètre généralement inférieur à celui de la corde principale. L’anneau est tressé autour de la corde principale (la corde de rappel ou la corde fixe) de manière spécifique.

Le principe de la friction

Le secret de l’autoblocage réside dans la friction générée. Lorsque la cordelette ou la sangle est mise sous tension, elle se resserre sur la corde principale, créant une force de friction suffisante pour bloquer le mouvement. Dès que la tension est relâchée, le nœud redevient mobile et peut être déplacé à la main, permettant ainsi de coulisser librement le long de la corde.

Rôles essentiels

Les nœuds autobloquants ont plusieurs fonctions vitales :

  • Sécurité en descente en rappel : Ils sont utilisés comme contre-assurage, placés en amont du descendeur. Si le grimpeur lâche la corde (chute de pierres, malaise, etc.), le nœud se bloque instantanément, stoppant la descente.
  • Remontée sur corde fixe : En association avec des systèmes de mouflage ou d’ascension, ils permettent de grimper le long d’une corde.
  • Mouflage et hissage : Ils servent de cliquet (anti-retour) dans les systèmes de levage de charge ou de secours (mouflage).

Les familles de nœuds autobloquants incontournables

Il existe plusieurs types de nœuds autobloquants, chacun ayant ses propres caractéristiques, avantages et inconvénients. Le choix dépendra de la situation (corde mouillée, gelée, diamètre des cordes, besoin de blocage bidirectionnel, etc.) et des préférences du grimpeur.

Le nœud de Prusik : l’historique

Le Nœud de Prusik est sans doute le plus ancien et le plus connu. Inventé par Karl Prusik en 1931, il est réalisé avec un anneau de cordelette.

  • Avantages : Très efficace, symétrique (bloque dans les deux sens), excellent sur corde gelée.
  • Inconvénients : Peut se serrer excessivement sous forte tension, le rendant difficile à débloquer. Doit être défait complètement à chaque utilisation.

La famille des Machards : polyvalence et fluidité

Les nœuds de Machard et leurs variantes sont souvent préférés pour leur déblocage plus facile après avoir été mis sous tension.

Machard simple

Le Machard simple est bidirectionnel, à l’instar du Prusik, mais offre une meilleure fluidité. Il est souvent réalisé avec une boucle de cordelette et est réputé pour sa facilité à glisser lorsqu’il est détendu.

Machard tressé (ou Nœud Français)

Le Machard tressé (parfois appelé Nœud Français ou French Prusik) est un autobloquant unidirectionnel (selon la version, mais le plus souvent utilisé comme tel en rappel). Il est souvent réalisé avec une sangle ou un anneau de cordelette. Il est très apprécié pour sa facilité de réalisation et son déblocage.

  • Avantages : Montage et déblocage faciles, plus fluide que le Prusik, moins de risque de perte de la cordelette au relais.
  • Inconvénients : Moins efficace que le Prusik sur corde gelée, souvent unidirectionnel (selon la version/le tressage).

Le Valdotain tressé

Le Valdotain tressé est un autre nœud populaire, notamment chez les arboristes mais aussi en alpinisme. Il est bidirectionnel et permet une bonne répartition de la friction. Il est souvent considéré comme un excellent compromis entre blocage et déblocage facile.


Conseils de sécurité et maîtrise technique des nœuds autobloquants

La connaissance théorique ne remplace jamais la pratique et la vérification rigoureuse.

Les règles d’or

  1. Compatibilité des diamètres : Le diamètre de la cordelette doit être adapté à la corde principale. Une règle générale est d’utiliser une cordelette de 5mm à 7mm de diamètre sur une corde de 9mm à 11mm. Des diamètres trop proches peuvent empêcher le blocage ou rendre le nœud trop difficile à débloquer.
  2. Nombre de tours : Le nombre de tours (ou de tresses) est essentiel pour moduler l’efficacité du blocage et du déblocage. En général, 3 à 5 tours sont nécessaires. Un nombre plus élevé augmente la friction et le blocage, mais rend le déblocage plus difficile.
  3. Vérification systématique : Avant de solliciter un nœud autobloquant, appliquez toujours une légère traction pour vérifier qu’il se bloque correctement.
  4. Matériaux : Attention aux cordelettes en matériaux à haut module (comme le Dyneema ou le Kevlar) : elles ont une température de fusion plus basse et peuvent glisser ou fondre plus facilement sous forte friction. Il est généralement déconseillé de les utiliser pour des autobloquants sur des cordes nylon/perlon classiques.
  5. Entraînement : Entraînez-vous à réaliser, bloquer et débloquer vos nœuds dans des conditions sûres, et ce, régulièrement.

La maîtrise des nœuds autobloquants est un pilier de la sécurité verticale. Que vous préfériez la fiabilité à toute épreuve du Prusik ou la fluidité du Machard, apprenez à les réaliser avec précision et à les adapter à chaque situation. C’est votre compétence, et non l’équipement seul, qui assure votre retour en toute sérénité.

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